Dans lequel il est prouvé que Philleas Fogg n'a rien gagné à faire ce tour du monde, si ce n'est le bonheur.
-  Jules Verne
 
     
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Notes
Note 90  Zanzibar: Ile flottante

Faire ses bagages, c'est déjà partir un peu. Dans mon sac, je mets

- Un rêve d' île flottante au large de la Tanzanie dans l'Océan Indien. Depuis longtemps, je rêve d'y aller.

Rien que son nom Zan-zi-bar m'emmène, un peu comme "fou folle", imagine Leila, ou comme le mot compte-un-maximum au scrabble.

- les "Carnets de Voyage de Zanzibar", de Justin Creedy Smith, Elsie et Damien Chavannat.

- des histoires épicées: Zanzibar c'était autrefois la résidence des sultans d'Oman, le comptoir commercial de l'empire afro-arabe, la tête de pont du trafic d'esclaves, le 1er exportateur du clou de girofle et le + grand entrepôt de produits divers de toute la cote swahilie.

- des souvenirs: J'étais à Lamu en 2001 sur la cote kenyane, à un trajet de boutre de Zanzibar, avec déjà l'idée d'y aller mais il y avait des affrontements à cause des élections.

- "the Champion": Freddy Mercury de son vrai nom Farrokh Bulsara y est né ...

Je peux donc exaucer mon voeu et j'embarque sur un charter Bxl-Znz ce 10.01.07, avec Bene, Philippe, Paulette et Yves.


  Note 91: No coconut, no Bacardi!
Ambiance Africa Paradisiaque! Mr no Smoking today Ballon rouge


Bouiboui de poissons Safari blue- Banc de sable Crique exotique Les Spice girls, Brice de Nice et Mister Bomba

Effervescence Fluorescente Massais de plage Friends

Merci à Yves et Philippe pour leurs photos (©Yves 2, 4, 6 et 9 et Philippe 5)
 

 


brouette de Zanzibar

10 au 17.01.2007 Paje

Que nous manque t-il là où le sable est plus fin que du sucre ultra-fin, où le soleil a brûlé nos peaux d'aventuriers, où nos corps se sont laissés porter par les eaux translucides?

Kinazi Upepo Ces vacances étaient vraiment pole, pole, hakuna matata (ndlt = tranquille). Nous, Béné, Philippe, Paulette et Yves, avons passé des jours magnifiques dans un endroit nature, simple. Les bungalows font face à la mer, avec une terrasse pour regarder le ciel étoilé, des chambres rondes, des lits à baldaquins couverts de moustiquaires, des nattes colorées comme tapis. Il y a des transats en corde pour paresser, des hamacs tendus entre 2 cocotiers pour lire à l'ombre, on boit des jus de fruits frais de mangues, fruits de la passion au ptidejeuner, et on se nourrit de langoustes, de crabes et de cigales à la lumière des bougies, avec en fond musical Hooverphonic, Manu Chao, des percussions de Guem, Youssou N'Dour et Nene, ...

Parfois, obtenir son mojito ou sa sauce pili-pili nécessite une patience inversement proportionnelle au flegme déroutant des Zanzibarites.

12.01.07 C'est la fête nationale, tout le monde a revêtu du vert et du jaune, les femmes portent des pagnes à l'effigie du Président. Nous partons pour l'excursion "Swim with the dolphins". Nous avons nagé et nous avons vu les dauphins, mais pas les 2 en même temps. Néanmoins, leurs dos sautillants au loin nous laissent un sentiment de "nous-l'avons-fait".

14.01.07 On explore à nouveau la grande bleue (et verte, et turquoise,...) destination une Ile Robinson, un banc de sable au milieu de la mer. Il y a bien plus de monde que le seul Vendredi. Imaginez 50 m² découpé comme un Stratego, que les agences de voyage se disputent pour offrir un nano mm² à leurs clients en quête d'évasion et d'exotisme. Touché, coulé, nous y restons les derniers, à nous l'île pour faire des photos de calendrier que même Pirelli nous envierait. Ensuite, on trouve un vrai paradis perdu avec une crique de sable blanc où on fait un pique-nique de homards. Des nuées de méduses nous ôtent toute envie de plonger. Il parait que si on n'a pas peur, elles n'agressent pas, ...????....

Paje n'est pas trop touristique, qq guesthouses, le Crystal Resort et un groupe d'Italiens qui passe chaque jour sur la plage avec un guide local qui trimballe le frigo box. C'est encore un authentique village de pécheurs. A marée basse, sous une lumière fluorescente de blancheur, les femmes collectent les algues et ramassent le coco enfoui dans le sable qq semaines avant, pour en faire ensuite des tapis ou des sacs, les hommes rapportent des pieuvres, des raies comme trophées. Les immenses étendues de plage sont clairsemées de qq Mzungu (des Blancs, qui essayent de prendre des couleurs). Les massais font leur business, se passent leur portable et jouent au foot une fois fortune faite. Ils sont de Arusha ou du Ngorongoro et passent 6 mois de l'année à Zanzibar à vendre des dents de lion (il ne doit plus y avoir un seul lion avec des dents dans les parcs de Tanzanie vu le stock), des bracelets en perles et tout le toutim aux touristes de passage.

Hakuna Matata...

Nos rencontres: beaucoup de Sud-africains, Bart et Pieter, 2 designers de jardins anversois bart-pieter.be
Pour dormir: Kinazi Upepo, le long de la plage de Paje, sur la cote Est de Zanzibar www.kinaziupepo.com
Cocktail: A midi, on achète des noix de coco à un vendeur de plage qui envoie son frère les cueillir, on coupe le haut de la noix, on y verse du Bacardi et on boit à la paille. Ensuite, on casse et on mange l'intérieur. No Coconut, no Bacardi !

+++ de photos

Djambo Mambo Cat, le 17.01.07


Note 92 Stone Town "Mzungu"

17.01.2007 Stone Town

Après que mes Robinsons de compagnons aient repris l'avion, je me plonge dans la vieille ville de Stone Town. Je dépose mon sac au Coco de Mer, un hôtel décrépi, comme laissé à l'abandon. L'ambiance est kitschissime avec des oreillers ourlés de jaune vif et un éclairage au néon. Je prends possession des lieux en re-décorant ma chambre avec les foulards et paréos achetés au marché et en allumant une lampe à pétrole. La nuit, une colonne de micro-fourmis envahit mon lit et trace un sillon sous mon oreiller, cela chatouille, cela gratouille.

Stone Town me fait penser à Marrakech il y a qq années, un labyrinthe de ruelles dans lesquelles je me perds, les rabatteurs qui embobinent les touristes, les vieilles portes qui racontent des histoires, les maisons pelées, les étrangers qui rachètent des murs pour ouvrir des guesthouses (GH).  

Dans ma quête d'un hôtel charmant et pas trop cher, je m'installe au Kiponda, un "Emerson & Green - petit budget" dit le GdR. Un lit zanzibarite, une vue sur la mer, des volets en bois, une belle grande salle de déjeuner sur le toit. Emerson & Green ont été mes gourous dans la recherche de mihotelito (voir Projet), ils ont restauré une ancienne résidence d'un riche Zanzibari en un petit hôtel de charme. Ils sont maintenant séparés, l'hôtel rebaptisé Urumzi 236 toujours tenu par Green. Emerson restaure le Spice Inn et organise le festival de musique www.busaramusic.com.

De son historique diversité d'influences africaines, arabes, perses, asiatiques, indiennes, Stone Town est devenue à 98% musulmane, compte 50 mosquées dans une ville "grande" comme Luxembourg-centre. Un muezzin massacre mon sommeil à 5h du mat, j'ai l'impression qu'il est toujours juste derrière la paroi, dans la chambre d'à coté. Et je le suspecte d'aller redormir après la prière, ou mieux de mettre une cassette (aie, il va y avoir une fatwa contre moi). Les femmes sont voilées, les hommes murmurent "Mzungu, mzungu" (étrangère) sur mon passage. Le vendredi, les mosquées ne sont pas assez grandes pour contenir tous les pratiquants. Ils se tiennent dehors dans les venelles entourantes, pour réciter les versets du Coran.

Pendant une semaine, j'arpente les ruelles claires obscures, me baladant-perdant, l'appareil photo en bandoulière. Ce sont  d'étranges personnages suivis pendant un temps, qui soudain au détour d'un passage disparaissent comme par enchantement, des enfants qui jouent et transpercent l'objectif de leurs mimiques de gosses, des scooters et des vélos slalomant entre les passants, les miauleurs qui fouillent dans les détritus, les portes fakir, ... Ce sont des enchevêtrements de tôles ondulées d'où s'échappent des odeurs épicées et une mélodie de sons: les cours d'anglais récités en choeur par les écoliers, les psalmodies crachotées par de vieilles radios, les chuchotements des femmes, les bruits de pas qui traînent et le claquement des tongs, les sonneries des portables, le bourdonnement d'une vespa, le tintement des sonnettes, les salamalecs des vendeurs, les bruits de casseroles qui s'échappent des volets entrouverts, les odeurs de BBQ, les senteurs d'encens et de cumin.

Un soir à la nuit tombée, je mets mes pas dans ceux de 2 ombres voilées de noir en espérant qu'elles iront le plus près possible de mon hôtel. Plus on s'enfonce dans la profondeur et la noirceur de ce labyrinthe, plus elles laissent tomber le voile. Dans leur sillage, je crois reconnaître leur parfum, Loulou de Cacharel.

A midi, je vais chez Blanche, une Goanaise, pour sa conversation, son vegetarian thali (plat familial indien fait de lentilles, nan, riz, légumes et yoghourt, servi à volonté) et ses lassis. Son riz est parfumé d'une liste d'ingrédients aussi longue qu'un catalogue d'un jardin botanique. Bien qu'un brin dépitée par la corruption, la montée de l'intégrisme islamique dans l'Île, l'envahissement des curios-shop, le faible niveau d'éducation, elle déborde d'énergie et s'assied avec ses rares clients à table, les fait se rencontrer et on chit-chat. C'est "Closer" version Stone Town, le "who is who" version épicée.

Je rencontre d'autres voyageurs, qui arrivent de Tanzanie où ils ont grimpé le Kilimandjaro en 6 ou 7 jours. Il y avait de la neige cette année. Je passe un super moment avec Thomas et Frank, 2 Allemands de Cologne qui sont remontés pdt 3 sem. du Malawi en Tanzanie et ensuite à Zanzibar, en vélo. Frank a aménagé un porte-guitare sur son vélo. Leur site n'est pas encore à jour mais suivez-le, ce sont d'incroyables voyageurs www.fotografie-weltweit.de.

Mes adresses:

Luis Yoghurt Parlour (Gizenga St): chez Blanche, un mini restaurant indien pour un maxi accueil
Livingstone (en bas de Kenyatta Rd, sur la plage): pour boire une Kilimandjaro les pieds dans l'eau au coucher du soleil en regardant les enfants (que des garcons) plonger dans l'eau
Mrembo (Cathedral Stret): pour un massage ou un tatouage au henné, un thé au gingembre et écouter de la musique Taarab
pour la vue 360º: le bar-restaurant de l'Emerson & Green (Urumzi, 286) installé en terrasse sur le toit, un des plus hauts de la ville, on y mange assis sur des coussins, le repas est servi sur des tables basses. Très prisé par les Américains.
Le luxe raffiné de la terrasse et de la piscine du Serena Inn www.serenahotels.com
Sasik pour des coussins au design 1001 nuits, cousus à la main par une coopérative de femmes
Moto Une autre coopérative de femmes qui tressent des chapeaux, des sacs de façon écologique www.solafrica.net

Voir l'article de presse: des musulmans appellent au boycott d'une fête pour Freddy Mercury


+++ de photos
  Tinetine, Stone Town, 24 janvier 07
Note 93  Spice girl

20.01.07 Mitu est un vieil Indien qui organise des tours dans les plantations d'épices. Son bureau est derrière le cinéma Africa au nord de la ville. On part en groupe 'mixisé', un couple de Gujaratis (Inde) qui vit dans le Nouveau Mexique (US), une malaisienne qui a grandi à Singapour et est installée en Australie, un Syrien, agent immobilier en Louisiane et une Française qui vient du Kilimandjaro.

J'apprends que la vanille provient d'une orchidée. Le guide froisse la citronnelle pour nous la faire sentir, il fend l'écorce d'une boule, révélant un noyau protége d'une membrane rouge; une noix de muscade. Plus loin, il casse une branche et nous tend des petites grappes vertes de poivre. Et nous voici sous les girofliers dont l'île fut le 1er exportateur pendant près d'un siècle. Un arbre peut produire 3 kilos par an. Nous allons essayer un peu de tout: le jackfruit qui a un goût entre la banane et le kiwi, des fruits de la passion, des caramboles et le pestilentiel durian, crémeux comme un camembert avec des nuances d'ananas et d'ail. En Malaisie, on trouve des panneaux "Durian Interdit", tellement l'odeur peut être putride.


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