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Note
4 Mex: Baja California
23.09.03
Au revoir les Angelines. On the road again… en direction de la frontière mexicaine à Tijuana.
De L.A. à San Diego, je répète consciencieusement la méthode " l'
Espagnol pour voyageurs - chapitre formalités de douane". Je suis
déjà au Mexique mais où sont les douanes US??? Demi-tour, je fais la
file avec des milliers de mexicains qui entrent aux États-Unis, et
dans ce sens c’est beaucoup plus délicat! Allez expliquer à un
douanier américain (!) que, contre toute apparence, je n’essaye pas
d’entrer mais de sortir des États-Unis, que je viens de Los Angeles
et non de Tijuana. Je prends mon air
gentille-fille-un-peu-hyppie-peaceandlove-qui-voyage-seule-pour-tourisme-jusque-Buenos-Aires,...
(qui a dit frappadingue ?), mais ils cherchent sous mes sièges,
peut-être un hypothétique compagnon (?) et refusent de signer mes
papiers me renvoyant à leurs collègues de Floride (???). Nada
pour les documents de sortie. Heureusement, la gentillesse des
douaniers mexicains est proportionnelle à la parano des américains.
Un petit cagibi, une vieille TV, une table, un mexicain, 2 chaises.
Je viens pour ma carte de tourisme. Abogada! Muy bien, Muy
bien, il roule des yeux, soltera, oooaaahh, je m’attends
à ce que sa bouche s’ouvre et que sa langue tombe comme le loup de
Tex Avery,… J’obtiens mon laisser-passer avec les encouragements de
la maison. Et finalement, c’est le plus important, je suis au
Mexique (tout en étant toujours sur papier aux Etats-Unis). Et comme
on dit, c’est le premier cornichon qui est le plus difficile à
sortir du bocal, ensuite les autres viennent tout seuls.
Basse
Californie (BC) Peu fréquentée par les
européens, très appréciée par les américains, falaises vertigineuses
plongeant dans la mer bleue, cactus géants lancés à l’assaut du
ciel, baies de sable blanc, je roule des heures sans rencontrer âme
qui vive dans un paysage de collines arides. Ensenada à
la Paz 1800 km, 30 heures de route, 6 check-point
militaires, 16 bananes, des centaines de curva peligrosa,
autant de cadavres de voiture dans le ravin, des millions de cactus,
des milliards de papillons, … je réussis le grand saut sur les
casses-vitesse (tope, ceux qui avaient voyagé au Mexique
m’avaient prévenue), tout le village applaudit. J’ai surtout aimé la
scenic road entre Tijuana et Ensenada, les plages de Bahia
Conception et La Paz. A Guerrero Negro, vous pouvez voir les
baleines qui viennent mettre au monde leurs petits entre janvier et
avril. A Loreto, je contemple face à ma chambre les pélicans qui
plongent comme des scuds dans la mer pour chercher du poisson.
L’ouragan Marty a dévasté la BC il y a quelque jours, la mer
est montée de 30 mètres sur la terre. La route (il y une
route, la Mex 1) est coupée, effondrée, … Des torrents de boue
descendus de la montagne ont dévasté la côte. Les mexicains
fatalistes réparent, nettoient à toute vitesse, les touristes
attendent. Je rencontre des surfers suisses qui ont acheté une
camionnette baba-kitsch à San Diego et qui font des sauts de puce de
plage en plage jusqu’à Panama. J’ai croisé à Guerrero Negro des
japonais qui sont partis de Los Angeles le 12 septembre et qui vont
à Buenos Aires en vélo. La Paz-
Cabo San Lucas - San José del Cabo- La Paz Je
veux voir le bout du bout de la Californie là où se rejoignent le
Pacifique et la Mer de Cortes. Autant Todos Santos, village
d’artistes américains et italiens, est séduisant, autant le tourisme
de masse a dénaturé la pointe extrême sud de la BC. Finalement à 100
km de la Paz, je suis définitivement contrainte à faire demi-tour,
la route étant coupée par les eaux, les voitures sont tractées par
des grues. Les mexicains paternalistes me recommandent de revenir
sur mes pas (de 300km), car la suite est très incertaine. Le soir,
je prends le ferry pour Los Mochis, pour rejoindre la terre
"principale". J'ai eu un goût
d'aventure ces derniers jours, franchissant des rivières, descendant
à pic des déviations de fortune improvisées à côté des routes
effondrées, roulant dans le sable pour rejoindre des plages
ensevelies.
Un hôtel: L'hôtel
California à Todos Santos, vient d'ouvrir, pas encore de website, je
vous tiens au courant...
Hasta Luego, 28
septembre 2003.
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Note 5 Mex: Des
Nayarits à Jalisco
28.09.03
Los Mochis- Puerto Vallarta
Le
ferry de La Paz arrive à Los Mochis avec le lever du soleil. Je vais
prendre mon petit déjeuner au marché,
de tacos de cabeza (tête de veau). Incursion dans la Sierra
Tarahumara. C'est d'ici que le train del Cobre traverse les canyons
les plus profonds du monde et que les indiens y consomment le
peyotl, cette racine de cactus au pouvoir hallucinogène.
La
route vers Puerto Vallarta me plonge dans une jungle humide et
touffue, au milieu des cocotiers et des bananiers. La chaleur
devient de plus en plus intense. L'air est moite. Mon appareil photo
s’embue automatiquement et le coucher de soleil prend des effets à
la David Hamilton. Les pages de mes carnets gondolent, ma robe me
colle à la peau... L’endroit de la "La nuit de L’Iguane" de John
Huston est un petit Acapulco, une immense plage de sable blanc, une
belle ville coloniale en espalier, animée le jour et la
nuit...
Je loge
dans un joli hôtel, l'hotel Azteca pour un tout petit prix de 150
Pesos (12 €).
29.09.03
Puerta Vallarta à Manzanillo
Je
voulais voir, dans le cadre de mon projet, cette côte
découverte il y a 30 ans par un banquier italien, Brignone, où
les tortues viennent pondre leurs œufs les nuits de pleine
lune. Elle est présentée comme un état d’esprit, une harmonie
entre la nature primitive et l’architecture simplissime, un
lieu de relaxation absolue pour s’échapper et se ressourcer.
Je m’arrête donc à l’hôtel Alamandas, connu des magazines de
déco. Mais je ne passerais pas la porte (bien) tenue par des
sbires, je n’ai pas de réservation. Ni pour avoir de
l’information, ni pour visiter, ni pour tailler une petite
bavette avec Isabelle Goldsmith, la gardienne de ce paradis.
J’aurais voulu lui demander comment elle fait avec les
moustiques. Il nous reste le site pour rêver de ce lieu très
"réservé" : http://www.alamandas.com/ |
Un
peu plus loin, Tenacatica est une plage sublime à l’écart de
la route, parsemée de restaurants adorables construits en
palmes, les pieds dans l’eau. Je plonge dans l’océan seule au
monde et me laisse ballotter par les vagues du Pacifique sous
l’œil curieux des serveurs qui attendent le
client. |
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Note 6
Mex : Sur la route de l’indépendance
Au fil des hauts plateaux et des
vallées de la Sierra, des villes et des sites zapotèques et mayas,
des zocalos (place du village), des églises et des
cathédrales, des sanctuaires indiens, des couleurs, de la musique,
de la danse, de la fête, de l'âme des mexicains, des marchés, du romantisme, je
cède à l'envoûtement, au surréalisme, j'en prends plein les yeux,
les sens, les émotions... je suis sous le charme de cet étrange
pays.
29.09.03
Guadalajara l’intellectuelle
Guadalajara est la 2e ville du
Mexique. C’est le berceau des mariachis, la ville aux fontaines,
avec ses 4 places principales, ses fastes coloniaux, ses palais, ses
églises, au charme trop méconnu. Les habitants de Guada préparent
leur fête d’octobre qui va célébrer les contes et les légendes.
Les
Fiestas de octubre http://www.fiestasdeoctubre.com.mx/
s’ouvriront avec un défilé de chars en forme de sorcières, de
sirènes, de pirates ou du chevalier sans tête, des personnages de
légende, et ensuite vont se poursuivre avec des concerts, des
spectacles, des animations tout le long du mois.
Je me
ballade dans le Guada estudiantin, les gens ont des manteaux, on est
à 1550m d'altitude, je suis toujours en tong, en plein "décalage
vestimentaire". Je vais voir les Orozco au Palacio de Gioberno.
A côté Tlaquepaque ou Mexicolor
avec de très belles galeries et de l’artisanat que les indiens
nayarits vendent dans la rue. Je commence à ressentir intensément le
surréalisme du Mexique. Plus, j'avance dans mon voyage, plus cela
deviendra fort. Notamment avec les représentations de la mort
omniprésentes. Les célébrations du 2 novembre (Fête des morts) sont
d’ailleurs fameuses, particulièrement à Oaxaca.
Un hôtel:
l’hôtel Frances, à côté de la Cathédrale, le plus ancien de la
ville, posada construite en 1619 et déclarée monument national. Le
soir, les mariachis me bercent jusque tard dans la nuit de leurs
sérénades. Je laisse ma porte
entrouverte (Piensae me) ...
Shopping : au Mercado Libertad, pour les
huaraches du pays, les sandales en lanières de cuir.
30.09.03
Guanajuato la politique
Située à
2000m d’altitude, Guanajuato fut la capitale minière mondiale de
l’or et l’argent. Classée patrimoine culturel de l’Unesco pour ses
magnifiques édifices coloniaux, ses maisons de toutes les couleurs
sont accrochées à la colline. Autre particularité, les ruelles sont
souterraines et empruntent les galeries des anciennes mines, elles
ne semblent mener nulle part, soudain débouchent sur une place. Il y
a toute une organisation de rue bien utile pour m’emmener à
destination contre une propina. Les rues sont si étroites que
dans la Callejon del Beso, deux amoureux peuvent s’embrasser en se
penchant à leurs fenêtres. La ville a été une des plus riches du
monde, produisant pendant 2 siècles un quart de l’argent du monde.
La population estudiantine est importante et le 1er
octobre s’ouvre le festival de théatre cervantes.
01.10.03
San Miguel de Allende la touristique
Il y a une quinzaine de jours, j’ai
reçu un email de Guadalupe m’invitant à San Miguel de Allende (SMA)
pour les fêtes de la ville début octobre. Pendant 5 jours, j'ai été
reçue comme une reine, aux premières loges des fêtes, guidée,...
J’ai RV au studio de la radio XESQ où "Lupita" (de longues tresses,
"Lila Dawns m'a copiée") et Adolpho animent une émission culturelle.
Ils me présentent au directeur de la radio, un leader social
renommé, au doyen de l’Université qui me convie à faire une lecture
en droit international et à leur amie Yolanda, professeur de Tae
Kwando, spinning, aquagym chez qui je suis hébergée. Ils sont très
proches des chanteurs cubains du Buena Vista Social Club et
préparent un tribute à Compay Secundo, dont ils étaient les amis, en
présence de Roberto Viscayn (Grammy Awards 2000). Le lendemain,
Adolpho présente sur le Zocalo le groupe, Los Hermanos
Aquascalientes, qui ouvre les festivités populaires. Les jours qui suivent,
je participe aux préparatifs du défilé de fête et je vais suivre le
cortège pas à pas dans SMA, ce qui me permet de faire des photos de
très près. J'ai appris pendant ces quelque jours le Mexique de
l'intérieur...
|
> SMA La bohème, la mystique,
c’est d'ici que part la révolution d’indépendance contre les
espagnols et qu’Allende a pris les armes. Maintenant, les
retraités, les militaires, les artistes y coulent des jours
paisibles, 20% de la population est étrangère, les enfants des
notables américains viennent à l'Institut Allende pour
étudier les arts en été, on voit un Siqueiros
inachevé à l'Escuela de Bellas Artes, Vincente Fox (le
Président actuel) y a fêté la communion de son fils, une
princesse romaine organise des réceptions pour des
magnats dans sa vingtaine de propriété, les magasins
d'antiquité sont connus dans le monde entier, un
festival de jazz a lieu en novembre
>
Le
syncrétisme les lieux sacrés d’un
catholicisme conquérant côtoient les sanctuaires indiens. Les
indiens ont accepté le christ à condition de pouvoir garder
leur(s) dieu(x). Or ces dieux sont à l'intérieur ... ce qui
donnent de petites chapelles à côté des églises, des croix
sans christ crucifié,... >
La Vierge de Guadalupe Se
trouve à Mexico. Plus
belle que la vierge chrétienne, plus bronzée, elle symbolise
le syncrétisme mexicain. Du plus pauvre au plus
riche, on rend hommage chaque année le 12
Décembre à "Lupita " que
vous verrez partout représentée en miniature, dans les taxis,
hôtels et chez tous les Mexicains >
Le temascale rite de purification qui
allie les 4 éléments, la terre, le feu, l’eau et l’air et se
déroule les nuits de pleine lune >
Les ex-voto peintures naïves
représentant un miracle, accompagnée d'un petit texte rendant
grâce à la vierge. Diego Rivera et Frida avait une collection
de 2000 ex-voto exposée dans la maison bleue de
Coyoacan >
La vraie Frida à
l'écran est Ofélia Médina dans un premier film que le
Mexique a réalisé sur la peintre >
Le jardin
botanique, de réputation internationale,
abrite des milliers de cactus. C’est dans la réserve que
Guadalupe et Adolpho ont leur maison écologique, s’éclairant à
la lumière des bougies, se balançant dans leur hamac face à de
grandes baies ouvertes sur les étangs. > Pour manger
tortillas à la salade de nopales (cactus),
tacos aux huitlacoche (champignons), quesadillas aux fleurs de
courgette, à la cervelle, le mole (indescriptible, un
mélange brun foncé goûtant le chocolat, les épices, …), les
tamales (des rouleaux de semoule, de piments, présenté dans
des épis de maïs), le tout arrosé de mezcal >
Le pulque l’alcool des aztèques,
blanc comme le lait >
Les muses (et
maîtresses de Diego Rivera) Maria Félix, Dolores del
Rio >
Une compil mexicanos Tania
Libertad, Toña La Negra, Chevala Vargas, Lila Dawns, José
Alfredo Jimenez >
La bande des 4 Diego Rivera, Orozco,
Siqueiros, Tamayo et leur copine Frida Kahlo >
La poétesse
Juana Ines de la Cruz >
Les écrivains Octavio Paz, Carlos
Fuentes >
Queretaro Patrimoine culturel de l'Unesco,
3000 édifices historiques, de belles maisons
coloniales > Peña
del Bernal un col source d'énergie, les amoureux
gravent des mots doux sur les
cactus |
"
Notre pauvreté peut se mesurer au nombre et à la somptuosité des
fêtes populaires. Les fêtes ici sont notre unique luxe
".
Octavio Paz.
Mexico, le
7.10.03.
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Note 7
Mex: A la poursuite des Mayas
Les mayas vivent ici depuis
3000 ans. Dans Popol Vuh, la bible des croyances et des
connaissances mayas, l'homme est né du maïs. Ixchel était
la déesse du tissage, de la médecine et de l'enfantement et
l'ancienne déesse de la Lune. Les mayas étaient
brillants mathématiciens et astronomes, avaient un calendrier
perfectionné, un alphabet propre, mais ne connaissaient pas l'usage
de la roue. Ils utilisaient des formes très géométriques,
hyper-symbolistes, les visages prennent la forme de carrés.
Les bébés avaient le crâne écrasé par un étau jpour obtenir un front
plat et le piercing de tout le corps au moyen d'épines était
tendance. Pour les amateurs de foot, l'"Équipe" ne vous dit
pas que les zapotèques y jouaient déjà, avec les genoux, les hanches
et le pied droit, et que le capitaine de l'équipe gagnante avait
l'honneur de se faire décapiter pour faire plaisir aux dieux. Les
figurines ont un petit look rigolo à la "Chicken
Run".
Les descendants habitent maintenant dans la
région des Chiapas et dans les montagnes du Guatemala. On peut
résider avec une des tribus mayas, les Lacandons, et apprendre leur
langue grâce à la fondation na bolom http://www.nabolom.org/ (voir coup de
coeur).
Chronologiquement, de Mexico à
la Côte Caraïbe:
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Teotihuacan, la cité des dieux : Les 3e
plus grandes pyramides du monde, après celles d’ Égypte, elles
évoquent le Soleil et la Lune. C'était une des villes les plus
importantes, dépassant Rome par la taille. Il faut monter les
242 marches de la pyramide du Soleil pour ressentir la
présence de Quetzalcoatl, le serpent à plumes.
* près de
Mexico |
Monte
Alban : cité magique et religieuse, vestige de la
civilisation zapotèque, Monte Alban est au centre de la
Méso-Amérique et fût aussi prestigieuse que Tikal et
Teotihuacan.
* près de
Oaxaca |
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Palenque : la plus belle cité Maya, la plus
romantique, entourée d'arbres, croulant sous la
jungle.
*
dans le Chiapas |
Uxmal : De style
puuc, on y rencontre Chac le dieu de la pluie avec son nez
crochu. La pyramide du devin est ovale ce qui est exceptionnel
au Mexique. Le palais du gouverneur trône au milieu du site de
ses 100m de long.
* dans le
Yucatan |
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Chichen Itza : la
plus mythique, la pyramide de Kukulcan avec ses 91 escaliers
sur 4 côtés qui représentent les 365 jours de l’année en
incluant la plate forme centrale. Lieu de nombreux sacrifices,
selon mon guide, on y aurait occis plusieurs princesses. Tout
en haut, je m'attends à voir un dieu en peau de jaguar... On y
trouve le plus grand jeu de pelote.
* dans le
Yucatan |
Tulum: une forteresse au bord
de la mer, sur une falaise surplombant les caraïbes, le site
"portuaire" des mayas. |
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Un livre: Chronicle of the Maya Kings and
Queens: Deciphering the Dynasties of the Ancient Maya, de Simon
Martin, Toby Wilkinson et Nikolaï Grube, Thames &
Hudson.
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Note
8 Mex : Arriba Mexico!
06.10.03
Mexico City Je craignais Mexico. Trop dangereux,
trop grand, trop pollué mais aussi une ville au passé prestigieux et
à l'architecture somptueuse. J'avais pensé laisser la voiture à
Teotihuacan, au Club Med où je logeais la veille, et prendre un bus
aller retour. Finalement, après qq discussions et préparations avec
Guadalupe et Adolpho, je décide d'y aller et de trouver un hôtel
avec parking. Je n'y suis restée qu'un jour (trop court, juste pour
avoir une première impression) et tout s'est passé sans problème.
C'est une ville chaotique dans laquelle on trouve le meilleur, le
plus surprenant,... Je dors au milieu du temple de la contrefaçon
électronique et du piratage en tout genre, les copies de CD sont à
10 pesos (<1 €), encore moins cher qu'à Madrid,... Les policiers
et les contrefacteurs s'entendent (il n'y a sans doute que
l'uniforme qui les diffèrent, la police étant bien connue comme
corrompue), qui vend quoi à qui? Le Zocalo est entouré de marchés où
on peut acheter de tout, des piles aux brosses à cheveux, des
réveils aux portables qui sonnent à gogo, c'est le bazar. Les
pharmacies sont gigantesques et font de la retape avec des
discontos et des affiches fluos pour des vitamines et des
amincissants en tête de gondole... Le Mexique est le pays de la
Coccinelle et Mexico est encombré de taxis verts de la bête à bon
dieu. Y revenir...
Pour
faire un pèlerinage en ligne à la Vierge de la Guadalupe: http://virgendeguadalupe.org.mx/
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Coyoacan:
C'est dans la casa azul qu'est née Frida Kahlo, la
peintre au mono-sourcil. Toute sa maison déborde d'amour pour
Rivera qui est partout, brodé sur des coussins "ne m'oublie
pas mon amour", sur les murs de la cuisine où leurs prénoms
sont unis par des rubans tenus par des colombes, alors que ses
peintures expriment si fort la douleur, la souffrance... On y
voit les robes traditionnelles qu'elle aimait porter, son
journal intime, les portraits de ses idoles, Staline, Lénine,
Marx, Engels et Mao au dessus de son lit... Une des toiles est
intitulée "Le marxisme donnera la santé". Trotski y a habité,
André Breton y a séjourné. Diego Rivera et Frida ont ensuite
habité dans 2 maisons géométriques jumelles à San Angel,
inspirées de Le Corbusier. Elle étaient reliées par une
passerelle entre leurs terrasses, pour se rejoindre les jours
où ils ne se disputaient pas.
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Besos XXX de Mexico.
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Pour faire la fête au Mexique le WE du 1er novembre
¯Tribute
Compay Segundo le 31 octobre, la soirée et la nuit, à San Miguel de
Allende ¯Chavela
Vargas en concert de clôture du Festival International Cervantino de
Guanajuato le 2 novembre
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Note 9
Mex: Au coeur de la couleur
08.10.03 Oaxaca
Après une magnifique route, la plus
haute, la plus sinueuse, les plus belles montagnes, j'arrive à
Oaxaca, cité des fêtes et des dieux. Tout de suite, j'adore cette
ville photogénique à dimension humaine, d'une beauté envoûtante,
pour sa couleur, ses églises et ses musées, son Zocalo animé par la
musique de la "marimba" (xylophone). Les danseuses de Los Angeles
étaient de la région d'Oaxaca, avec ce nez aquilin typique. C'est la
ville du chocolat, du café et du mescal mais aussi avec le Chiapas,
l'endroit le plus pauvre du Mexique. L'atmosphère y est
différente, les indiens plus "revendiquant", mais à décharge je
commence à croiser des cars entiers de bidochons anachroniques. Le
site Zapotèque de Monte Alban est tout proche.
Je débute ma dernière journée à
Oaxaca par la messe à l'Iglesia Santo
Domingo, toute petite au milieu de "baroqueries" et d'ors écrasants,
hypnotisée par la statue somptueuse de la Sainte Vierge,
impressionnée par cette église pleine de fidèles recueillis à cette
heure si matinale un jour de la semaine. Je pars ensuite visiter le
site de Mitla, déjeune au marché indien au milieu des fleurs et des
épices.
A
visiter: Le Musée Rufino Tamayo. Mon préféré au Mexique, la
collection d'art précolombien du célèbre peintre d'Oaxaca
comprend en vrac des
statues Olmèques de la région de Vera Cruz, Aztèques de l'Altiplano,
Zapotèques de la région de Oaxaca, Mayas du Yucatan, ...
la recherche étant dans l'esthétisme et l'originalité des
figurines.
Note 10 Mex: Viva Zapata!
10.10.03
San Christobal de Las
casas
Ici
commence la terre des Chiapas, âpre,
hostile. C'est
dans ces régions de montagnes et de
jungle
que le
sous-commandant-Insurgé-Marcos-de-l'Armée-Zapatiste-de-Libération-Nationale
(EZLN) tient tête à l'armée
mexicaine.
Les
communautés indiennes prennent leur liberté de 5 siècles de
domination et demandent à retrouver une identité et
une part d'autonomie dans la gestion de leurs propres affaires.
Mais qui se cache sous le
passe-montagne de Marcos? L'icône
de l'anti-globalisation, le pote de Manu Chao, le webmaster génial de la jungle http://www.ezln.org/,
dont les mots et l'humour sont l'arme
principale.
Mais le gouvernement n'a pas le même sens de l'humour et la guérilla
va faire 300 morts zapatistes. Sur
les marchés de San Cristobal de Las Casas, les femmes indiennes
vendent une armée de Marcos miniatures, en poupée, en porte-clé, en
T-shirt, des cartes postales de la marche des 1.111. Comme à Oaxaca,
des maisons basses, coloniales, colorées, des arcades, des patios et
des indiennes en tenue brodée assises sur le sol dans ce décor ocre,
mauve, rose, au milieu des tissus aux larges fleurs, des étoffes
tissées, des ponchos. C'est une débauche de couleur mais ici on ne
fait pas de photos des natives, une
façon de préserver leur âme dans une société qui leur a tout
pris.
A
écouter ¯:
Clandestino de Manu Chao Pour dormir: Na
Bolom (voir le coup de
coeur), une hacienda dont on ne veut plus repartir, un feu
de bois dans la chambre pour se réchauffer les doigts de pied (on
est à 2200m), 400 Pesos/nuit (<40 €). La visite guidée de la maison-musée
vous apprend que le chef Lacandon Chan K'in Viejo a vécu jusque 125
ans, qu'il a eu 5 femmes, 25 enfants dont le dernier à 97 ans et
tout cela grâce au jus de bambou (la DHEA locale) qu'il a reçu
petit. Les grands de ce monde ont mangé à la table commune avec les
natives. Itou, ainsi que Joris, de Belgique et Paulo,
portugais. On décide de faire la route ensemble vers Palenque et on
va "voir de plus près" la revuelta campesina en région
zapatiste.
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Note
11 Mex: Il y a 1000 Mexique
12.10.03
Campeche la primée Patrimoine culturel Unesco On
quitte San Christobal Las Casas tôt le matin. On est prévenu que la
route de 180 km vers Palenque prend du temps (+/- 7h), d'abord parce
qu'on s'arrête souvent tellement elle est belle, ensuite parce que
ce sont "les montagnes russes" et enfin à cause des tope. Le
passager arrière se casse d'abord le tête au plafond et ensuite
s'écrase le coccyx en retombant sur le siège. Les guides vous disent
"Attention aux embuscades, ne vous arrêtez pas si une corde est
tendue sur la route, ni si quelqu'un est couché en travers,...". Je
me demande toujours comment on fait mais heureusement on ne l'a pas
testé. Juste après un virage et une pause-point-de-vue-photo, on est
stoppé net par des agriculteurs qui ont barré la route avec des
planches hérissées de clous. Les mexicains bloqués comme nous
discutent et sont énervés. On passera moyennant une "cotisation" à
l'éducation, au développement agraire, à l'urbanisation,...
subvention que le gouvernement ne leur accorde pas. On paye 100
Pesos, plus que tout le monde, c'est donc un mini-racket déguisé
avec de "bons" prétextes, mais tout est relatif par rapport au coût
des péages ou de la Pemex *. On s'arrête ensuite aux cascades
de Agua Azul, qui ne sont pas azul avec les dernières pluies
diluviennes. Il fait de nouveau très chaud, après le froid des
montagnes. On a bien aimé Palenque (voir Note 7 sur les sites
Mayas).
On poursuit vers Campeche, "propulsés"
par nos histoires de voyage, Kim Wilde, les compils de Fred &
José, les designer flamands Bataille et Ibens, nos projets, les
maisons d'hôtes, Ostende, Arno, les gargotes de Champoton. Campeche
est ville Patrimoine Culturel de l'Unesco depuis peu mais la
structure hôtelière n'est pas encore vraiment adaptée.
* Pemex: Cie mexicaine pétrolière.
Monopole des stations service, on paye toujours en cash chez Pemex,
comme pour les péages d'ailleurs.
13.10.03 Playa del Carmen la
balnéaire
La route me conduit à
travers le Yucatan, de Campeche à Playa del Carmen en passant par
Uxmal, l'ancienne hacienda coloniale de Temozon où on cultivait le
sisal http://www.luxurycollection.com/, Chichen Itza et
les cénotes de Valladolid, ces cavernes souterraines où se
baignaient les Mayas, pour arriver tard en soirée à l'hôtel
Deseo.
I love my
Deseo www.hoteldeseo.com, todo. Il
est comme sur les photos, les voiles qui flottent sur les lits bleus
clairs, la déco simplissime et sublissime, le bar lounge, la musique
dans la chambre, les objets suspendus sur le mur blanc, la
gentillesse, les bons conseils, la lumière tamisée, la vue sur les
étoiles, le check-out à 13.00h... et j'en oublie. Je veux mon
Deseo. Playa del Carmen, c'est le Mexique touristique avec de
très belles plages et les plus beaux récifs du monde au large de
Cozumel. On vous demande à votre accent: "Êtes-vous agriculteur"?
parce qu'au récent sommet de l'OMC de Cancun de septembre, les
français étaient logés à Playa.
14.10.03 Tulum la baba
Les
cabanas de Tulum sont comme tous ces endroits paradisiaques,
avec une plage de sable blanc, une mer turquoise et des cocotiers,
des hamacs, où les backpackers se getthoïsent, communient avec la
nature en buvant de la Corona et en fumant des joints. Le paréo se
porte très bas, le tatouage gothique au creux des reins ou un petit
soleil entre les omoplates, les bagues aux doigts de pieds, les
bracelets indiens, le collier maori, les dreadlocks, le T-shirt avec
la vahiné Hinano pour montrer que vous êtes allé à Tahiti, le
bandeau dans les cheveux... Je partage le dortoir de lits suspendus
du Diamante K avec Sally, une australienne de Sydney, qui est venue
voir des amis à Mexico et envisage de faire un saut jusqu'au
Venezuela.
Un bon plan:
Jouer aux enchères de Nouvelles Frontières, le lundi en Belgique, le
mardi en France, mise à prix Cancun 165 €, passer qq jours au Deseo
et qq jours aux cabanas du Diamante K à Tulum.
A lire sous les cocotiers: América, de T.C. Boyle, face à
face entre "American Beauty" et clandestins mexicains.
C'est la fin de mon périple mexicain.
Il y a 1000 Mexique, de Tijuana où les chicanos meurent pour
tenter de joindre les États-Unis aux stations balnéaires de Cancun
et de Playa, en passant par les régions pauvres de Oaxaca ou du
Chiapas dont les touristes ne voient que le côté carte postale, il y
a le Mexique des mexicains, le Mexique de la haute montagne et celui
des plages, le Mexique historique, artistique, surréaliste, de la
démesure, de l'aventure et celui des grandes villes comme
Guadalajara et Mexico, le Mexique d'Internet qui est partout et du
serpent à plumes qui hante les esprits. On pourrait y passer une vie
entière sans se lasser...
Catherine, Chetumal, 15.10.2003
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