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Note 132
Tokyo Edo hédoniste |
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Dans une
société d'uber-travailleurs,
la
meilleure thérapie
est de se faire plaisir. Le shopping est un hobby
à
part entière, la récompense que l'on s'offre
à
soi-même d'être un bourreau du boulot.
Les Tokyoïtes
ont un gros coté yang: jouisseur, ludique, convivial, bon
vivant, jamais blasé. Ils adorent s'habiller,
s'accessoiriser, se coiffer, customiser ses ongles, avoir
son sac
Louis Vuitton,
se déguiser, jouer des rôles, habiller son chien, se lâcher
au karaoké, lire des mangas, jouer, pachinkoter, célébrer
les happy hours avec d'autres salarymen jusqu'au soleil
levant, manger, faire des cadeaux, organiser des fêtes, ...
Le dimanche
à
Yoyogi, les musiciens en herbe viennent se frotter sans
complexe au public, du fan d'Elvis aux boys bands, du
danseur de claquettes
à
celui de hip hop ou de capoeira, .... Des artistes de cirque
testent leurs tours de magie, leurs farces de clown ou leurs
jongleries. Et, sur le pont de Harajuku, les cosplayeurs
s'exhibent aux photographes costumés en manga, sweet lolita,
en gothique ou autres styles indéfinissables.
♥
Je fais
un voyage en musique Tokyo-Kora-Didjeeridoo au Warehouse702:
www.rhythm-project.com, ici au-dessus avec DJ No.22 >
voir le site graphique de Nata
www.nata-web.com
Catherine,
mai-juin 2008
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Note 133
Tokyo/
Archi architecture
Tokyo est une
plaine de jeux pour les architectes, la cour des grands (5 prix Pritzker "Nobel de l'architecture"; Maki, Tange, Ando,
Herzog & De Meuron, Nouvel). J'occupe les journées
pluvieuses, le nez en l'air,
à
tenter de faire entrer dans le grand angle (quand je ne l'ai
pas oublié)
ces constructions de l'extrême, les skyscrapers, ou
décalées, comme la série des immeubles ROOB.
Les ROOB
sont de petits immeubles éparpillés dans les quartiers
de Ebisu et Daikanyama. J'ai découvert le ROOB
6, en allant boire des bières belges et écouter de la
musique live au pub irlandais du 4e étage.
Sur la façade, il y a un colibri maya, le frère de celui des
Nazca Lines (www.notesderoute.com/perou).
Puis, je tombe par hasard au gré de mes balades sur le ROOB
1 qui abrite l’école de cuisine française et me prends au
jeu pour en trouver d'autres (comme dans "Drowning by
Numbers" de Peter Greenaway).
Voici qq
perles de l'archi contemporaine
à
Tokyo: |
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National Art Center
Tokyo
Soucoupe,
Kisho Kurokawa |
Edo Tokyo museum,
look AT-AT Waker de Star Wars,
K. Kikutake |
Tokyo International Forum
Bateau, Raphael Vinoly |
Nagakin capsule Tower
1er capsule hôtel,
Kisho Kurokawa |
Fiji TV Building,
Odaiba, Tokyo bay
Kenzo Tange |
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Shizuoka Press and Broadcasting
Arbre
à
bureaux par
Kenzo Tange
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Iceberg Building Shibuya
Creative Designers Intl |
Immeuble inconnu
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Mode Gakuen Coccoon Tower
Fini en 2009,
Kenzo Tange
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Nouvel immeuble
Aoyama |
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Mikimoto Ginza 2
par Toyo Ito
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Prada
Aoyama
Herzog & De Meuron |
Tod's Omotesando
par Toyo Ito
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Cartier
Ginza
Façade dorée |
De Beers
Ginza
Vague |
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NTT DoCoMo Yoyogi building
Shinjuku,
Kajima Design |
Dentsu Tower
Tokyo
Bay
Jean Nouvel |
Asahi Beer building
Asakusa
La
flamme de Starck |
Mori Tower
Roppongi Hills
Kohn, Pedersen and Fox |
Omotesando Hills
Tadao Ando |
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Hillside terrace,
Daykanyama
Fumihiko Maki |
Daikanyama
Immeuble déchiré |
Boutique Herchcovitch
Daikanyama, Arthur Casas |
Boutique United bamboo
Daikanyama,
Vito Acconci
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Ebisu
Turbine |
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Ebisu, Octagon
Les yeux noirs, Shin Takamatsu |
ROOB 1
Daikanyama |
ROOB 2
Daikanyama |
ROOB 5
Ebisu |
ROOB 6
Ebisu |
Catherine,
Tokyo, mai-juin 2008
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Cat en boite |
Note 134
Tokyo/ Machine à loger
Les
capsules sont des caissons futuristes au look de station
mire, en plastique de 80 cm de haut et de large, et
environ 2 m de profondeur, dans lesquels on s'empile
pour passer ce qu'il reste d'une nuit courte. S'y
retrouvent le
salaryman qui a travaillé trop tard, le work-alcoholic
qui a un long trajet en train pour rejoindre sa
banlieue, celui qui a une réunion au bureau le lendemain
à l’aube, le noctambule qui a abusé du saké et raté son dernier métro.
On peut y acheter une chemise, une cravate et des
sous-vêtements de dépannage. Le système D, dans une
ville surpeuplée et chère
où
le rythme de travail est frénétique (le concept
mériterait un business plan pour
Luxembourg, cela m'éviterait qq sauts de puce Lux-Lidge!).
Dans mon capsule-hôtel d’Asakusa
(>
Riverside Capsule hotel),
un des très rares à accepter des femmes, je paye 3000 yens (20 eur) à une machine qui me donne un ticket
(comme pour les ramens). Le réceptionniste m’explique le mode d’emploi.
D'abord se déchausser,
ranger mes chaussures dans un casier, lui laisser la
clef. Il me
donne une autre clef, la 8012, avec le numéro de ma capsule. Le 8e étage est réservé aux femmes,
le 9e celui des bains a une vue sur la rivière Sumida et
la flamme de Starck.
Ma capsule
se trouve au niveau du sol: je me baisse et y pénètre à
4 pattes, comme un chat dans sa boite. Facile d’y
entrer, si ce n'est que je me cogne la tête sur la TV en
me faufilant-retournant-posant en 10 sec pour les photos
en mode timer. Il y en a d'ailleurs qqunes, sans moi,
avec juste un bras ou un morceau de derrière.
À
l’intérieur de l’habitacle, il y a tout ce qu'il faut:
une télévision (on peut louer des films de toute sorte),
une radio, un réveil, une étagère, un miroir, un
oreiller plein de petites boules, un bon matelas, un yukata
(le pyjama), des draps et une brosse à dents. Je me sens bien, calée dans mon alvéole de busy bee, pas claustro pour un yen, je viens de passer 6
semaines à crécher à l'arrière d'un campervan-cigare (Voir
Nouvelle Zélande). Un rideau en lattes de bambou se
déroule pour un peu d'intimité. Je reste étendue sur le dos à contempler
le programme TV sans le son, tout en écoutant la radio
et feuilletant un Géo emprunté à Cédric dans mon casier
formaté pour la fonction sommeil.
YLe
capsule-hotel Nagakin
est le premier prototype du genre.
Chacune des capsules est un container de béton conçu
pour une personne avec tout le minimum, du lit à la
douche en passant par la télé et la fenêtre sur
l’extérieur. Ce sont des petites unités
qu’on penserait interchangeables et empilables à souhait
sur la tour, comme des Legos. C’était d’ailleurs l’idée
originale de recyclage de l’architecte
Kisho Kurokawa,
concepteur du nouveau National Art Center Tokyo. Cette
expérimentation de vie en miniature est malheureusement
annoncée comme probablement allant
à
la casse après 35 ans d’existence sans maintenance.
Cat,
Tokyo, 4 juin 2008
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Et n'hésitez
pas
à
m'envoyer un petit mot sur le
Livre
d'or.
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