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Carte
Guatemala |
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Notes
Guatemala |
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Note
12 Guatemala : Tikal, l'aventure au bout du monde
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Après la
barrière du parc national de Tikal, la route, puis la piste,
puis le chemin, s'enfoncent petit à petit dans la jungle. Le
parc est grand de 576 km2 et est
couvert par la flore. Il y a 4000 monuments et seulement une
partie a été découverte. 250 espèces d'oiseaux y nichent. Je
marche au milieu des coatis et des dindons colorés pendant un
petit moment, avant de tomber un peu par surprise sur une
grande place où se font face le temple du Jaguar avec ses 9
plate-formes et le temple des Masques. Le chemin s'enfonce
encore vers le Mundo Perdido, où tout est couvert de
végétations et de mousse, des enfants me montrent des toucans
et des singes. Au sommet du temple IV (de 57 m) auquel on
accède par un escalier en bois, je m'assieds pour méditer face
à cette vue de-naissance-du-monde avec les temples qui
émergent de la forêt du Péten. Entre le temple V et la sortie,
je suis seule et ne trouve plus mon chemin. La végétation
devient très dense, des bruits rauques sont de plus en plus
proches, mon livre indique qu'il y a des jaguars, et là
justement je n'ai plus tellement envie d'en voir, ma seule
arme étant un parapluie. Peur des
moustiques et des tarentules (entièrement tartinée de
répulsif, manches longues, pantalons longs, chaussures
couvertes,...), peur des serpents, et maintenant des jaguars,
je ne suis pas fière, je m'accroche à ma boussole Suunto,...
Finalement, je trouve l'issue, c'était les cris des singes
hurleurs et il n'y avait pas de
moustiques. |
J'aimerais voir les
animaux sortir à la tombée de la nuit. Je rencontre Wendy, une NY,
et avec notre guide, et peintre, Arnoldo, nous partons en 4x4 à
travers le parc de Tikal dans une expédition improvisée de 25 km qui
nous mènera à Uaxactun... On arrivera dans le noir (18 h PM).
Uaxactun est la plus ancienne cité Mayas, les sites se trouvent de
chaque côté d'une piste d'aviation pour les chicleros, des enfants
jouent au foot, les gens poussent leurs chevaux pour que l'on puisse
passer, on a la sensation d'être dans un endroit perdu du bout du
monde. Arnoldo court d'un site à l'autre dans l'obscurité complète
"ceci est l'observatoire astronomique, ici étaient calculés les
solstices et les équinoxes, voici le groupe B, voici le groupe E,
ici la plus ancienne construction Mayas, montez sur le temple, voyez
cette stèle...". On s'éclaire comme on peut avec les phares de la
voiture, la lampe de poche, les flashes des appareils photos. On
voit des milliers de lucioles et dans cet endroit sacré, j'imagine
que ce sont des esprits flottant dans l'air qui nous observent. On
s'est bien amusés, on n'a pas vu de félins ni de crocodiles, on
termine la journée avec une cerveza guatémaltèque, la Gallo,
et on file se coucher car à 22 heures l'électricité est coupée sur
le site de Tikal.
Pour dormir à Tikal et se
réveiller au mileu des bruissements des animaux: on peut planter sa
tente au Jaguar Inn ou loger au Tikal Inn.
Tikal, le 17.10.2003 |
Rio
Dulce
Chicken
bus
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Note 13 Guatemala: Les élections présidentielles
C'est une période
particulière au Guatemala en raison des prochaines élections
présidentielles, dont le 1er tour a lieu le 9 novembre. Je ne suis
pas une experte mais je me transforme en inspecteur Clouzot pour
mesurer les risques. Le climat politique est tendu. Les tensions sont générées par la candidature
présidentielle du général Ríos Montt qui fait l'objet de poursuites
judiciaires pour génocide et crimes contre l'humanité. Le général a
dirigé le Guatemala de mars 1982 à août 1983, pendant la période la
plus répressive de la guérilla. Il est sous le coup d'une
interdiction constitutionnelle de se présenter à l'élection
présidentielle, toute personne ayant participé à un coup d'État ne
pouvant pas être candidate. Pourtant, la candidature du général a
été jugée recevable, au motif que le coup d'État de 1982 qui l'avait
amené au pouvoir était antérieur à l'actuelle Constitution de
1985. Il a créé le FRG
(Front républicain guatémaltèque) dont le président actuel,
Portillo, est issu. Le gouvernement s'est opposé jusqu'à présent au
jugement des officiers impliqués dans les massacres indigènes, exigé
par les organisations de défense des Droits de
l'homme.
La période préélectorale est chaotique:
mesures d'intimidation et menaces visant les dirigeants des partis
d'opposition, 4
journalistes du quotidien Prensa Libre ont été enlevés à
Huéhuétenango ce 26 octobre par les anciens para-militaires (ex-PAC,
patrouille de défense civile), une manifestation de policiers
bloquait la frontière de La Mesilla il y a quelques semaines. Figure
populiste, Montt distribue 50 quetzales/pers (3 €). Il base sa
campagne sur la sécurité et la violence est sa stratégie électorale,
il est en train de réactiver les ex-PACS. Certains expats quittent
le pays le temps que cela se passe. Les écoles et les hôtels ne sont
remplis que faiblement. Il est prévu que tout soit fermé les 7, 8 et
9 novembre, transports publics, stations-essence, pas de
presse,...
Par ailleurs, les
élections intègrent la guérilla, dont un de ses ex-chefs, le fils de
Miguel Angel Asturias, Prix Nobel de littérature, auteur des "Hommes
de maïs", ouvrage consacré aux indigènes.
C'est assez
polémique de savoir quels sont les risques pour les
touristes. L'INGUAT, l'office du tourisme étatique, a l'air
surpris, les hôteliers et les directeurs d'école ne sont pas très
optimistes pour les mois à venir. Il est de toute façon recommandé
d'éviter les endroits de manifestations, les grandes villes comme
Guatemala City et la période du 2e tour. Je quitte le Guatemala
avant le 9 novembre.
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Note 14 Guatemala: Les abuelas d'Antigua
18.10.03
Antigua est une vieille ville coloniale, pavée,
avec des maisons basses, colorées. C'est la référence pour les Bed
& Breakfast de charme et pour les écoles d'espagnol. Elle se
situe à 1600m d'altitude, est entourée de 3 volcans, l'Agua, le
Fuego et l'Acatenango. On se ballade au milieu des églises
baroques et des couvents éventrés par les tremblements de
terre.
C'est une
excellente base pour circuler dans l'ensemble du Guatemala. J'y
reste une dizaine de jours et prends des cours d'espagnol. Me
gusta l'espagnol: on prend le français, le latin, on ajoute des
o et des a, des accents et des ¡ points d'exclamation !,
¿d'interrogation? partout, à l'endroit, à l'envers,... facile, non?
Pendant la semaine, la moitié de la ville porte un cahier sous le
bras, fait ses devoirs sur les bancs du parc central et bégaye au
Café Condesa. Les débutants ne parlent qu'au présent, cela me semble
ultra plat, je voudrais passer au tri-dimensionnel.
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Pour "être
comme chez soi": la Meson Panza Verde a qq chambres où on se
fait dorloter par les abuelas qui préparent de
délicieux petits déjeuners et un excellent café. La
Meson est connue pour son restaurant, envahi par les
riches guatémaltèques de la capitale le dimanche. En fin de
semaine, musique au piano ou jazz cubain. Christophe, le chef
suisse a posé ses bagages et ses casseroles à Antigua après
avoir baroudé un peu partout dans le monde. Hector, le
manager, connaît tout le monde et m'arrange un RV à Guatemala
City pour l'entretien de la voiture. Pour danser la salsa et écouter de la
musique live: la Sala |
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Note
15 Guatemala: Le marché de Chichicastenango
25.10.03
Le samedi après-midi, des pick-up et des chicken
bus* bondés des indiens des hauts plateaux, de leurs poules, leurs
fruits, montent à Chichi pour le marché dominical le plus
touristique du pays. Une ville de tentes et de bâches se construit
en une nuit. Les petites commerçantes de 8 ans sont si douées
qu'elles vous vendraient l'encyclopédie Larousse en 24 volumes en
langue quiché. Le soir, tout le monde s'assied devant l'église Santo
Tomas pour manger des tamale et boire de l'ayote, du
jus de maïs chaud jaune ou blanc, que l'on partage avec les petits
mendiants. L'effervescence se poursuit toute la nuit, des pétards
explosent de partout, les indiens tchatchent, boivent,...
26.10.03 Le
dimanche, le village quiché baigne dans une ambiance
mystico-religieuse. Les femmes assises sur le marches de l'église
Santo Tomas vendent des arums et des glaïeuls pour le culte, tandis
que les hommes balancent de l'encens sur le parvis dont les volutes
sont censées unir les âmes des morts et celles des vivants. A
midi, les femmes s'endorment de fatigue assises au milieu de leurs
huipils, des tuniques brodées de symboles mayas tels des
fleurs des losanges et des zigzags représentant le ciel et le dieu
des éclairs, et de leurs étoffes colorées, des masques en
bois, des ceintures en serpent tressé. Les homme titubent... Une
petite fille me guide au milieu des maïs pour assister à un rituel
maya à l'oratoire Pascal Abaj, la pierre des Sacrifices. On grimpe
au sommet d'une colline. Des cendres brûlent... mais pas de
cérémonie ce dimanche. Le marché de Chichi
est un merveilleux endroit pour regarder plus que que pour
acheter. Les articles fabriqués en série pour les gringos
sortent de grands sacs en plastics: sacs, trousse, hamacs, shorts,
que l'on retrouve d'étal en étal. Les marchés de Solola, San
Francisco El Alto ou Zunil sont plus authentiques, plus
souriants.
* chicken bus: parce qu'on est serrés
comme des poulets à l'intérieur.
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Note
16 Guatemala: Lac Atitlan
Selon la légende quiché, le lac Atitlan
était un des 4 coins du monde. Il est situé à 1500m et est entouré
de volcans où se nichent de petits villages de Tzutuhils ou de
Cackchiquels: Panajachel, Sta Catarina Palopo, Santiago de Atitlan,
San Pedro La Laguna. Sa couleur varie avec la lumière passant de
l'argent au plomb.
27. 10.03
Solola surplombe le lac et a un très joli
marché. Les hommes négocient leur veste brodée style Elvis
Presley, ils portent une couverture marron à carrés blancs sur
un pantalon aux couleurs criardes, un petit sac marqué Solola
ou Guatemala à l'épaule et un chapeau de
cow-boy. |
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Je laisse la voiture à Panajachel
pour un tas de raisons: (i) les touristes
sont informés que des bandes armées rodent autour du lac, (ii) les
routes passent par les volcans, (iii) les chicken bus sont conduits
par des fous (iv) c'est beaucoup plus joli en bateau. J'embarque mon
sac à dos sur le collectivo. Tout autour du lac, les
guatémaltèques de la capitale ou les gringos (Panajachel est
surnommé Gringotenango) ont construit de riches
maisons.
28.10.03 A
Santiago, je cherche le préposé au tourisme de l'INGUAT au milieu du
marché, quelqu'un sort de son étal et le supposé préposé m'indique
qu'il va m'emmener à mon hôtel. On part en pick-up avec 2 de
ses copains, je m'accroche à ma bonne étoile. La Posada de Santiago
est complète, mais il y a de la place dans la casa, j'ai 4 chambres
pour moi toute seule. Je retrouve les odeurs de la maison de mes
grands parents dans les Ardennes, cette crudité quand on se glisse
dans les draps, un bon feu de bois pour se réchauffer. J'ai une vue
plongeante sur les pêcheurs dans leurs barques en bois, les femmes
lavent leur linge à l'aurore.
29.10.03 San
Pedro la Laguna est un refuge de hippies qui vendent leurs bracelets
et des colliers en corde, coquillages, graines, dans les
calle près de l'embarcadère de Panajachel. Je préfère lire
les poèmes de Miguel Angel Asturias chez l'artiste peintre tzutuhils
à l'escalade du volcan San Pedro, il échange aussi des livres dans
plusieurs langues.
Pour dormir à Santiago: Posada de
Santiago Pour dîner face au Lac à Panajachel: le Sunset café, un
groupe jouait du blues.
Catherine, Panajachel, 30.10.03
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Note
17: Guatemala Altiplano
Il y a 11 millions d'habitants au
Guatemala, plus de la moitié est indigène et vit en dessous du seuil
de pauvreté, dont la majorité dans les villages perchés des hautes
terres où la guerre civile les a isolés de 1960 à 1996, date des
accords de paix. Dénigrés par les métis, les indigènes forment
pourtant un monde à eux d'une beauté éblouissante.
31.10.03 J'alti-roule, de 2200m à 2800m entre San
Francisco el Alto, Zunil, Totonicapan, San Andres Xecul. Au bord de
la route, les indigènes trottinent, portant leur bois sur le dos ou
attendant dans les champs de maïs un pick-up. Les femmes portent
leur bébé contre elles pendant 2 ans pour mieux le protéger. On
reconnaît l'origine des habitants par leur costume, chaque village
perpétue ses motifs sur les "huipils"
traditinnels.
San Francisco El Alto a un marché bondé
à craquer le vendredi. Encore une fois, je suis séduite par la
gentillesse des gens au Guatemala en papotant avec les
marchandes.
Zunil prépare Todos Santos, le
cimetière est accroché tout en haut du village face au volcan, comme
si cela rapprochait les vivants des morts. C'est à qui fait sa plus
belle tombe, les décorant de brassées de fleurs, de maïs et de
palmes.
Ma dernière étape du jour est San
Andres Xecul. A 2500m, son église décorée d'angelots, de fruits et
de jaguars est le point de départ des processions.
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Note
18: Guatemala Todos Santos
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01.11.03
Je passe ce 1er novembre à Santiago Sacatepequez, les
indigènes font voler des cerf-volants dans le cimetière "pour
entrer en contact avec l’âme des morts" (je dois chercher la
vraie signification, j'ai aimé celle-là en attendant).
Tous les
backpackers d'Antigua se sont retrouvés dans des chicken bus à
5 $ l’aller-retour pour une excursion chaotique vers Santiago.
Les chicken bus n’arrivaient pas à passer dans les chemins
étroits, on a du finalement descendre et marcher 1h pour
rejoindre le cimetière. Au retour pareil. Chaque trajet a pris
3h au lieu de la 1/2 heure annoncée. Dans le bus, on entonne
en cœur Mrs Robinson, des chansons de Billy Joel qui passent à
la radio guatémaltèque, on s’échange les bons tuyaux de
voyage, on tambourine, on chante joyeux anniversaire à une
fille du bus. L'humour me manque un peu depuis mon départ, ici
on blague et on finit la journée en dansant la salsa à
Antigua. |
Catherine, Antigua, le 3 novembre.
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