|
Carte
Bolivie |
|
Notes Bolivie |
|
Note 28
Bolivie: La
Paz
La Paz est une ville folle
nichée dans un creux de plateau à 3900m. Les rues de San
Francisco, c'est de la rigolade à côté, ici on monte à la
verticale. Un pas en avant, deux en arrière. Les chicken buses
crachent leurs gaz et on fait des paris pour savoir si ils
vont redémarrer (en montée) ou s'arrêter (en
descente).
C'est la période de féria de la cuidad.
Imaginez vous la foire d'Octobre il y a 30 ans, la grande roue
n'est pas si grande, en vieux fer forgé, les croustillons sont
des bonbons roses et blancs de Potosi, les gens jouent au baby
foot. Ils achètent des miniatures, maisons, autos, faux
billets, paquets de nourriture, pas pour le petit magasin de
leurs enfants, mais c'est ce qu'ils convoitent pour l'année à
venir et ils font bénir ces mini représentations par le curé
ou par le sorcier.
La Paz est couverte de marchés de rue,
tenus par des indiennes somnolentes, qui travaillent jour et
nuit et qui vendent idem que leur voisine, les mêmes
chaussures, les mêmes polars, écharpes en alpaga, vestes, sacs
à dos. Comment écoulent-elles leurs stocks??? Il y a aussi un
marché aux sorciers en montant
à côté de la cathédrale San Francisco où on peut acheter des
fœtus de lama séchés ou de petites offrandes pour les
esprits.
Dans la série des +: la capitale la plus
haute de la terre, à 3900 m. Pour dormir: Residencial Rosario,
Calle Illampu 704, La Paz, une maison coloniale avec une
magnifique patio, thé, Internet, journaux, ... Hôtel
"ethno-écotouriste", les guides vous font aimer leur pays et
découvrir des modes de vie, des artisans, des objets de chez
eux.
Chacaltaya:
Haut, toujours plus haut
|
Je
suis à 5200m d'altitude sur la piste de ski la plus
haute du monde, entourée d'une centaine de pics
enneigés. Je peux tendre les bras et toucher le ciel,
mettre la tête dans les nuages et planer. Vu d'ici haut,
la Paz, le Lac Titicaca, l'Illimani (6420m) et le Huayna
Potosi (6088m). |
30.01.2004
Coroico:
la route de la mort
Je voudrais être
n'importe où ailleurs dans le monde. En principe, on
descend les 60 km de la Cumbre (4700m) à Coroico (1000m) en
VTT avec un casque. Moi, je suis accrochée à mon volant et je
n'ose pas regarder par la fenêtre les milliers de mètres de
dénivelés. Mon livre me rassure en me disant qu'il y a une
quarantaine de bus qui tombent dans le précipice/an, j'espère
que c'est une semaine off. Je passe sous des cascades
sans savoir où je vais ressortir. Au retour, je vois la
pancarte d'avertissement adressée aux "Señor conductor", comme
pour une piste noire réservée aux skieurs très expérimentés.
Je croise un micro-bus avec des touristes tout verts à
l'intérieur. Coroico est un charmant village, une fois qu'on a
soufflé un bon coup et qu'on a posé sa pierre sur un petit tas
déjà accumulé par signe de respect envers Achacila, le
dieu-montagne. Je me laisse attirer dans un hôtel du début du
siècle au luxe romantique complètement décati. Autour un
cirque de montagne, en bas la jungle, le seul endroit où on
voit des cimes enneigées à travers les feuilles de
bananiers.
Pour dormir:
Hôtel Gloria, luxe décati, calme et volutes. |
|
Note 29 Bolivie: Le salar
d'Uyuni
|
Il y a des millions d'années, la terre
s'est soulevée formant les Andes. Un morceau de mer est
resté piégé. L'eau s'est évaporée. Il reste une immense
étendue de sel de plus de 12000 km², perchée à 3600 m
d'altitude.
C'est un monde
étrange, surréaliste,
extra-terrestre, décalé où le ciel et le sel se
confondent.
Des
OVNIs pourraient se poser là
sans
que personne ne cille. Le
salar
est tout droit sorti d'un film de science-fiction,
où les 4x4 roulent au milieu de nulle
part. La surface de sel est carrelée de pavés
hexagonaux, on croirait marcher sur une planète ballon
de football.
Posée au milieu de
rien, l'île Pescado sur laquelle, de
manière incongrue, ont poussé des centaines de cactus.
Certains mesurent jusqu'à 12 mètres de hauteur.
|
02.02.2004
Vaya
con Jesus
Le 4x4 vire vers le Sud dans
l'immensité blanche couverte de qq cm d'eau, aux commandes
Jésus. Sur le toit, essence et nourriture pour plus de 1000
km in the middle of nowhere. On est parti pour 4 jours
sur les routes salées et rocailleuses du Salar et du Sud
Lipez. On
a traversé des villages fantômes, balayés par les tourbillons
de vent et de poussières.
Les
lagunes: Au milieu de ce désert minéral,
la montagne dégouline de traînées de
peinture rouge, verte, blanche, grise jusqu'aux lagunes
qui prennent des couleurs chimiques détonantes:
vert-turquoise, rouge-rosé. Il y a du Dali
dans ce paysage de
pierre, de terre et de roche. |
Les flamants
roses: Les
colonies de flamants roses déambulent sur leurs longues
échasses de top modèle dans la Laguna Colorada, entourée
de volcans, dont l'eau est rouge. |
Les geysers: La zone est
sulfureuse et parvient à chauffer l'eau à près de 5000m
de haut. Des geysers soufflent des jets de
vapeur à 200°C de plusieurs dizaines de mètres. Le
cratère est couronné par des nappes de fumeroles
mystérieuses. Au loin, le volcan Licancabur.
|
Les eaux
thermales: C'est l'heure du bain après des nuits dans des
refuges sommaires et des centaines de km entre 3700m et
4800m, sur des pistes difficiles
rocailleuses. Un petit étang
chauffé naturellement à 37° soulage nos rhumatismes et
nos vieux os abîmés par le 4x4. Un vrai délice pour les
pieds gelés. |
Merci à Annie et
Doris, les partageuses, pour leur Ron Taimpico, leur
crema de letugha, leur café, feuilles de coca et des tas
de trucs qu'elles ont offerts sans compter, à Didier, pour les photos que j'ai grâce à
toi, à
Jésus notre guide qui nous a raconté des histoires ...
de Jésus et de Satan à Hélène pour ton email
musical. |
|
No hidden catch No
strings attached Just free love - Depeche
Mode |
Dans la série des +: le plus
vaste désert de sel de la planète.
Note 30 Bolivie: Potosi ,
Sucre et Tarabuco
06.02.2004
Potosi
Ville baroque par son architecture et son histoire,
Potosi
(4 000 m) résume les drames de la colonisation des Andes. Elle
connut au XVIIe siècle un essor fabuleux au profit des
Espagnols grâce à la découverte d'un gisement d'argent si
important que Charles Quint fit Potosi ville-impériale. A la
fin du XVIe siècle, Potosi était plus peuplée que Paris et
Londres. La 8e merveille du
monde, la colline riche (Cerro Rico), le mètre-étalon
de l'argent, la poule aux oeufs d'or. Exploitées pour 300 ans,
les mines ont produit suffisamment d 'argent pour paver une
route de Potosi à Madrid et provoquer un génocide de 6
millions d'indiens, aymaras, quechuas et d'esclaves africains.
La population est actuellement majoritairement indigène (60%
de la population bolivienne est indigène). Le carnaval se
prépare et les mineurs défilent dans une sarabande au pied du
Cerro Rico, déguisés en diables. Les enfants projettent
de petits ballons gonflés d'eau (comme en Thaïlande pour le
nouvel an bouddhiste, sauf qu'on est à 4000m et que ce n'est
pas le jour le plus chaud de l'année).
Art de femmes |
Les tissus de Bolivie sont d'une qualité
exceptionnelle. Chaque pièce est unique et faite à la
main. Les couleurs sont obtenues avec l'essence des
plantes, des racines et des fleurs. Les femmes des hauts
plateaux expriment à travers une tradition millénaire,
leurs rêves, la nature, leur pays. Arte Nativo http://www.solidarite.bolivie.org/
est une des associations qui se charge de promouvoir les
créations de ces femmes modestes et leur reverse une
grande partie des produits de la vente |
Musique Potosi |
Les
instruments de musique utilisés sont la
zampona (flûte de Pan), le charango (petite
guitare à dix cordes, inventée à partir de la
viole) et la guitare classique apportée par les
espagnols. Des artistes sont encore les témoins
de la tradition musicale de Norte Potosi; Barbara
Reynaga, de culture quechua, dans ses chants improvisés,
fait vivre une mémoire musicale chargée de science, de
poésie et d'humanité. Aussi, Los Masis, un groupe de
Sucre et Mauro Nuñez, un des maîtres du Charango. Pour
un moment de musique bolivienne: http://fr.encarta.msn.com/media_461532785_761563800_-1_1/Musique_populaire_de_Bolivie.html
La
chanson originale de la lambada est bolivienne, du
groupe K'jarkas, des stars de la musique andine en
Amérique latine. D'autres groupes représentatifs: Los
Jairas, Musica de Maestros.
|
Dans la série des +: Potosi est
la plus haute ville du monde à 4000 m, plus haute que
Lhassa.
Sucre Sucre , au nom si doux, est apaisante, sereine,
calme. Les clochers immaculés se détachent dans le bleu
méditerranéen du ciel. C'est la capitale culturelle de la
Bolivie, abritant des académies de musique, universités,
musées, églises, parcs.
Tarabuco
Le marché du dimanche de Tarabuco
est le plus beau de Bolivie. L'esthétique des costumes est
une leçon. Les hommes
et les femmes perpétuent
une culture, portant des vêtements traditionnels, aux lignes pures et sobres et
aux équilibres entre noirs et couleurs. C'est un défilé
de chapeaux "à la
hussarde", de casques de conquistador en cuir tanné, de petits
bonnets tricotés. Les tissus expriment un langage artistique,
la façon dont le monde est représenté par chaque communauté:
pour les alentours de Tarabuco, des lamas, des flamants sur
des franges, rouges, marrons, violettes. Les marchés se font à
l'intérieur d'une cour, où on échange des feuilles de coca,
des plantes, on joue du charango...
|
"Pour
les autres, nos histoires sont des mythes, nos doctrines
sont des légendes, notre science est magie, nos
croyances sont superstitions, notre art est artisanat,
nos jeux, nos danses et nos vêtements sont folklore,
notre gouvernement est anarchie, notre langue est
dialecte, notre amour est péché et bassesse, notre
démarche est traînante, notre physique laid, nos
manières incompréhensibles (...). Ils nous
"civilisèrent" hier et aujourd'hui nous "moderniser".
- Sous commandant Marcos.
|
Le 8 février 2004.
| | |